Beyrouk, Parias (Roman – 46.280)

Le père est en prison. Dans un long poème désespéré, adressé à sa femme, cet homme du désert évoque les jours heureux. Il a rompu avec les siens, vendu son cheptel pour lui offrir l’avenir dont elle rêvait, elle qui méprisait la vie d’errance au rythme du soleil. Pour elle, il est parti travailler comme ouvrier dans le nord du pays. Cet amour débordant a volé en éclat, souillé par la trahison et la jalousie. Et puis, il y a eu cette nuit où cela s’est passé !

En écho, le fils, d’une voix encore teintée de naïveté, évoque son quotidien, loin de la vie nomade, dans un quartier populaire et sa douleur d’être séparé des siens. Il voudrait tant revoir son père et surtout sa sœur qu’il adore et que son oncle lui interdit de voir. Se joue aussi autour de ce jeune la question de l’identité, partagé qu’il est entre le nomadisme et la sédentarité.

Beyrouk est écrivain et journaliste mauritanien.